Rémi LUGINBÜHL

Inventer, Créer, Imaginer. ICI... et maintenant. C'est un leitmotiv qui balise ma vie.

L'ancrage dans le présent, dans la matière, n'implique pas l'abandon du rêve. C'est l'une des obligations d'un artiste, bien que je sois encore loin de me définir comme tel, que d'insufler dans la vie courante un souffle de rêve, une image de poésie, un rien de légèreté. Un objet est ce qu'il est, fonctionnel, pratique, "étudié pour"... mais c'est aussi un support. Un moyen d'évasion, à l'instar de la madeleine de Proust, une façon de rendre sa vie plus facile, plus "coulante", voire plus significative.

Pour cela, il faut un partage. Créer ne sert de rien s'il n'y a volonté de communiquer, d'échanger, chacun nourrissant son imaginaire du ressenti de l'autre. Un objet, amorphe par définition, doit évoquer, inspirer. Susciter une approbation ou un rejet, peu importe pourvu qu'il interpelle, qu'il provoque un émoi, une impulsion.

Après, c'est à l'individu de se déterminer, de rejeter l'objet dans les tréfonds de sa mémoire ou de le positionner à la place d'honneur. Peu importe là encore. L'essentiel est que par son approbation ou son rejet, il aura, à son tour, fait preuve d'inventivité, de créativité, d'imagination...

C'est dans cette optique, de partage et d'échange, que j'ai créé ce blog.

Il reprend un florilège de mes dernières créations, classées par catégories dans la colonne de gauche.
Un diaporama de mes dernières peintures est visible dans l'album photos...

N'hésitez pas à poster un commentaire, votre avis m'intéresse !
Bonne lecture...

Une année se termine, une autre commence.

Je vous souhaite de finir l'une et de démarrer l'autre du mieux possible.

Acceptez mes meilleurs voeux de bonheur, de réussite et de santé, pour vous et vos proches...

One year ends, an other one begins.

I wish you to finish 2007 and to start 2008 most pleasantly possible.

Accept my best wishes of happiness, success and health, for you and your close relations...

Saint Michel d'Aiguilhe - Huile sur toile - 10F 55x46 cm

Je n'ai pas osé l'intituler "I", mais je pense qu'il y en aura d'autre : St Michel d'Aiguilhe, au Puy en Velay, est un site absolument magique.

Plantée au sommet d'un dyke volcanique, cette chapelle parfaitement restaurée est le point d'arrivée, au retour du Chemin de Compostelle. L'impression ressentie une fois escaladé les 268 marches de l'escalier, est indescriptible... Même si l'on n'a pas usé ses chaussures sur les chemins.

Pour m'aider à mieux concevoir les couleurs et leur imbrication, je prends depuis deux ans des cours de peinture à l'huile.

Grâce à la qualité de l'enseignement reçu, par une peintre professionnelle fabuleuse (si si), j'ose présenter quelques tableaux issus de cette formation.

voici l'une de mes dernière créations, reprenant une technique académique dans un style contemporain :

                                    Reigner I - Huile sur toile - 60x30 cm
Le dolmen de Reigner près d'Annemasse (74) est situé en bord de route. Un peu écrasée par la végétation environnante, il a l'air de ne s'occuper de rien ni de personne, surtout pas des voitures qui passent sans le voir. Pourtant, il dégage une réelle présence qui me le rend attachant.
Carapace de tortue abandonnée ? En attente d'un éventuel occupant, d'un Bernard-l'Ermite d'un nouveau genre ? Je l'ai trouvé très attentif.

La véritable histoire de la tampographie…

Grâce à une découverte archéologique récente, nous sommes en mesure de faire remonter l’apparition de la tampographie aux temps préhistoriques.

Son inventeur, AAARGH, jeune demoiselle australopithèque de bonne naissance découvrit cette technique de marquage lorsque, déroutée par un geste déplacé de GRUUUNT, bel adolescent bien bâti, elle lui asséna sur le crane un bon coup de sa massue de cuisine avec laquelle elle broyait quelques racines, (certains, bien placés, y voient d’ailleurs l’ancêtre du rouleau à pâtisserie).

Le choc provoqua, outre une expression de surprise et un cri perçant (quelques uns y voient également l’invention de l’expression orale), l’apparition, sous la couche de manioc, d’une excroissance aussi énorme que douloureuse et une coloration bleutée à tendance violacée du plus bel effet.

Interloqué et quelque peu stupéfait, GRUUUNT, après une interruption involontaire de ses capacités intellectuelles, se devait d’améliorer la technique.

N’ayant rien sous la main qu’un peu de terre ocre détrempée, souvenir de sa sieste impromptue, il l’appliqua violemment de haut en bas sur la peau tendre de sa douce amie, laissant ainsi une marque colorée somptueuse (d’aucuns, bien informés, y verraient en outre l’invention de la cosmétique moderne).

On peut en conclure que les traces de mains ocres, noires ou rouges laissées au fond de certaines cavernes résultent d’une part d’un moratoire prolongé sur les armes de coloration massive, et d’autre part d’une volonté délibérée de tester les limites de la tampographie.

Le peuple civilisé que nous somme, ayant délibérément tourné le dos aux gestes déplacés ainsi qu’à la masse de cuisine, se devait d’améliorer l’invention.

Remarquant la relative fragilité des contenants actuels, loin de valoir, il faut bien le reconnaître, la robustesse de la boite crânienne de GRUUUNT ou la solidité de la peau d’AAARGH, leurs descendants adoptèrent le silicone moulé en lieu et place de la masse ou de la main. La fermeté non dénuée de douceur de ce matériau, très prisée également dans d’autres domaines cosmétiques, permit ainsi d’étendre les capacités de cette technique.

Ainsi, au lieu de voir le crane, pardon, l’objet, s’adapter à la forme de la masse, c’est le tampon qui se conforme maintenant au volume. Il existe donc plusieurs formes de base, de dureté variable, moulées en fonction de la silhouette de l’objet à décorer.

L’objet à marquer n’étant pas irrigué, il devint nécessaire de prévoir l’ajout d’un composant dont la couleur varie au choix du client. Ce qui est heureux. La généralisation à grande échelle d’une couleur bleue, même violacée, ou d'une teinte ocre deviendrait vite monotone, voire lassante.

Il est également possible, moyennant l’ajout d’autres tampons, de déposer plusieurs couleurs sur l’objet. Le progrès est en marche, AAAARGH et GRUUUNT seraient fiers de nous !

A l'occasion du salon LUXE PACK organisé par le magazine FORMES DE LUXE, quatre partenaires ont tenu à mettre leurs compétences en commun pour offrir un cadeau aux participants de la soirée de remise de prix.

J'ai eu l'honneur de dessiner et mettre en oeuvre le graphisme de ce coffret.

Ce fut un projet dense. Le délai imposé impliquant une réactivité extrème : il ne s'est passé que deux mois entre l'émergence de l'idée du cadeau et la production de ses composantes.

Mais l'équipe de travail fut très soudée et performante, les suggestions de chacun purent prendre forme idéalement, malgré l'interruption des vacances d'été.

Voici le résultat paru dans le magazine Formes de Luxe n° 61 novembre 2007 :

Le brief était simple et complexe à la fois, comme souvent...

- faire un coffret mettant en scène les métiers des sponsors.
- aspect compact pour réduire l'impact environnemental et laisser l'utilisateur envisager une utilisation nomade.
- graphisme épuré, reprenant les tendances du Luxe actuelles.
- utiliser des techniques existantes pour réduire le délai de production.
- utiliser des produits ayant un éco-engagement perceptible.
- destiner le cadeau à un public mixte masculin/féminin.
- trouver un nom évoquant l'idée de cadeau, lisible en francais et anglais.

Ceci posé, il fallait également tenir compte des contraintes techniques :

Par exemple, le papier étant blanc, il n'était pas possible de décorer toute la surface : le champ du papier restant apparent, cela aurait donné un aspect non fini. Plutot que d'essayer de masquer cette difficulté, j'ai préféré la mettre en évidence : ainsi, l'aplat semble encadré par les bandes blanches et l'ergot de fermeture crée une respiration et une accroche. Cela rend l'ouverture du coffret évidente.

Autre avantage, cela laisse apparent le medium employé et permet aux connaisseurs de se faire une idée de la qualité du support.

De même, pour le nom, "4 you", une calligraphie semblait mieux adaptée : une touche féminine au milieu d'un aplat très masculin.

Plusieurs essais ont été soumis au groupe, dont celui ci qui recueilli quelques suffrages.
Mais il était un peu trop japonisant. Trop "Zen" et pour tout dire, une incohérence apparait entre le graphisme du "4" et de "you".

Je préfère effectivement celui qui fut choisi...

Le bandeau en dorure à chaud, unissant l'extérieur et l'intérieur, enserre le coffret comme des bras pleins de tendresse.

Il etait également nécessaire de préciser le contenu des flacons, notament la formulation INCI.
Ne pouvant, faute de temps, les décorer de façon satisfaisante, j'ai préférer les photographier et inscrire les mentions obligatoires sur les cotés. Cela dédouble les flacons et renforce la présentation en faisant ressortir les objets réels, plus grands que les photos. Cela permet aussi, avantage non négligeable, de montrer pleinement les flacons et leur contenu, particulièrement les paillettes du lait scintillant.

Voici ce que donne le coffret finalisé :